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calcaire et crayon
20 janvier 2009

Hantise

  Nous guettons la spirale amorcée par le sentier qui, malgré nos nombreuses visites de l'été, s'évertue à rester discret. Suivant les pointillés, nous nous égarons immanquablement en deux groupes, distraits par nos conversations. Aux abords d'un muret faisant office de frontière, une désobstruction impudique se charge de nous rassembler, elle se pose en passerelle et affiche un trou béant flanqué d'un gros tas de calcaire blanc, contrastant avec la pénombre des lieux. Elle nous capte méditatifs, bien placée mais trop proche, elle témoigne de l'insouciance d'avant.
  Résignés, nous rejoignons la ribambelle de porches lovés parmi le chaos végétal de la petite vallée.
  L'équipe se réduisant avec l'automne, nous nous regroupons autour du porche dit "puits du four". Chaque porche est nommé par la divinitée cachée de Pierre qui s'en explique volontiers à grand renfort de vieux cadastres et anecdotes répertoriées ( "Pierre" philosophale ou puits de sciences ?).

061_Les_Garennes
 
  Nous n'avons pas épuisé les autres départs mais celui-ci offre plusieurs boyaux plongeant rapidement sous le front rocheux derrière lequel le potentiel existe, tout au moins il persiste dans le souvenir de certains même s'il fut trop vite escamoté.
  Avec Doumé nous achevons chaque séance en mordant la poussière dans un duel de platitudes, pour retrouver la fois suivante, les lieux sous des dimensions méconnaissables. La terre détale promptement et exhume avec elle une humeur maussade, charriant un dilemme entre les différentes attentes de chacun, un réseau pour les uns, la clef d'un paradis originel pour d'autres.

062_Les_Garennes

   Nous n'avançons plus, nous reculons, l'influence est dans le périmètre, la proximité de "la découverte" réanime le spectre d'une navrante expérience. Cette fameuse journée, à laquelle je ne faisais pas partie et dont je connais le récit par coeur... A la stupeur et à l'euphorie avait succédé la trop lente conscience d'une certaine naïveté. Les circonstances se sont chargées de les convaincre de cecité, ils n'auraient rien vécu, rien vu et ne gagneront pas même un soupçon d'estime.
  L'oeuvre ne vaut pas tant pour ses qualités artistiques que pour son étrange assemblage; cinq hyènes offertes à une pâle face de joconde au sourire de biais. La composition même du tableau, constituée d'un publique d'animaux rigolards réduits au silence sous un museau boudeur, aurait pu se faire l'écho d' un exemple à réfléchir.
  Le groupe dont la présence jusqu'à maintenant, était tolérée par le propriétaire, c'est vu signifié son congés par personne interposée, et c'est tout aussi bien .

  Mon humble sentiment m'incline à préférer des galeries dénuées de tableaux... ou l'imagination peut courir sans contrainte ;)
Int_ruption

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Commentaires
C
Salut Galien,<br /> Toujours un plaisir de te retrouver ;) <br /> Et surtout merci pour tes petits mots ... encourageants.<br /> J' irai me faire une petite infusion de sciences du côté de chez toi. <br /> Cat
G
Comme d'habitude superbe dessins et quelle belle prose ! on est transportés vers ces galeries mystérieuses, tout en paratageant les émotions...<br /> C'est vraiment très bon, 'pas à dire !
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