Aven Noir
Philippe a connu Roland il y de cela quelques années, à l'époque la fameuse partie du réseau de l'Aven Noir demeurait un monde encore inconnu. Ils se sont côtoyés aux temps des camps, des stages et des bonnes rigolades et que sais-je encore. Roland depuis a traqué ce courant d'air en se hissant dans les plafonds, remontant les dômes, les coulées jusqu'à un étroit passage vertical ou souffle un courant d'air ébouriffant, aujourd'hui obturé par une porte et des câbles cadenassés. Derrière l'obstacle, il reste à ce tracter encore une vingtaines de mètres pour prendre pied dans une vaste et longue galerie.
Philippe a mis deux ans à programmer cette visite, convenir d'une date avec le gardien des lieux et rassembler un club éparpillé comme le notre n'est pas une chose aisée. Le 14 novembre nous sommes sept pour cette échappée esthétique dans le Tarn.
Nous arrivons de bonne heure au parking car la sortie devrait être longue. Nous retrouvons Roland qui est en compagnie d'une jeune femme, Aurélie. Nous dévalons la forêt jusqu'à croiser un large parvis gris ou nous nous permettons le luxe de traverser tranquillement le ruisseau asséché, contournant sans empressement les gros galets devenus inoffensifs. Un cours répit, aussitôt après on enchaine une belle grimpette jusqu'au Puits si souvent photographié ou de curieux choucas à bec rouge s'agacent de notre venue.
Accéder au célèbre réseau nous a pris un temps certain, Roland re-équipe tous les passages et le troupeau que nous sommes a parfois de la lenteur à saisir le sens de la manœuvre. Quand nous débouchons dans le vestibule, accueillis par un tapis de sapins d'argile, nous avons la sensation que la visite commence à peine. Quelques pas plus loin, un large et au haut volume s'ouvre face à nous et se perd au delà du phare dans l'obscurité. Les regards s'élèvent vers les plafonds aux teintes chaleureuses ou d'immenses banquettes découpent dans l'espace des formes fantastiques.
Roland nous précède suivi de près par Philippe et Thierry. Les autres, nous nous éparpillons tant bien que mal dans le sillon, guettant la carte postale, les immenses coulées ocres, rouge et blanches, le trésor minuscule, la formation calcaire extraordinaire, etc...éclairant au hasard parfois ce que nous nous doutons de devoir voir. De temps en temps une halte du wagon de tête nous permet de nous reconstituer pour un bref instant.
Le réseau est immense et même si notre déambulation a duré douze heures, nous n'avons vu qu'une infime partie des splendeurs qui ornent les lieux, nombreux sont les passages aperçus et laissés derrière nous comme autant de parcours interrompus. Un cheminement à pas comptés ou le regard distingue les détails comme les pièces d'un puzzle pour reconstituer l'image d'un vaste paysage tout en retenant quelques impatiences dans les jambes.
Je n'ai pas pu profité d'un répit pour croquer comme je l'aurai souhaité, juste quelques coup de crayons tracés au départ de la galerie pendant que nous attendions le rassemblement au complet de l'équipe avant de regagner la surface.
Voilà !!! ;)