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calcaire et crayon
30 septembre 2008

Paradoxe de l'éboulis

  Au matin un troupeau de nuages gris et gras, grondent en colonisant le ciel. Dans le jardin, la lumière pâle uniformise les tons de vert.
Nous sommes le 2 août, c'est la fin de l'été. Nous avons laissé passer le mois de juillet, Pierre s'adonnant à la flottaison en mer. Une infidélité vraisemblablement peu appréciée à en voir la confirmation de la malédiction des Deffends.
  Nous ne sommes pas nombreux, Pierre, Guy, Mathieu, Corentin et moi. Néanmoins, face au front de falaise nous nous partageons deux désobstructions. Mathieu choisit de poursuivre seul l'amélioration de la faille négligemment comblée. De notre côté, Guy reste dehors pour vider les déblais pendant que Pierre et moi, nous nous glissons ventre à terre le long d'une écaille rocheuse, nous relevant une dizaine de mètres plus loin au sommet d'un éboulis qui croise la galerie à angle droit. En contrebas, la faille qui nous domine plonge dans l'obscurité gardant toute sa hauteur, à nos pieds on discerne trois mètres plus bas, une banquette sous laquelle on devine un vide.

048_Les_Deffends

  Alors, on se met à brasser l'éboulis, guettant l'espérant espace sous nos yeux. Peu à peu, l'obscurité fascinante nous encourage à déblayer sous nos pieds pour en voir d'avantage, faisant fi des pierres qui nous environnent, élaborant un mur à la stabilité illusoire. Je m'imagine tirant un bloc qui viderait d'un coup sec le déplaisant sablier.
Nous ruminons notre comportement peu sérieux.
Ne nous en déplaise, nous ne passerons pas le trou de serrure sans extraire ce rempart de cailloux menaçants.
  Du coin de l'oreille nous percevons l'activité proche de Mathieu ou alors, serait-ce l'orage qui retentit ?!
D'un coup d'oeil vers la déchirure lumineuse, je vois le va et vient des bottes de Guy, la luminosité disparaît et Corentin surgit pour me confisquer ma lampe de secours, puis je devine la silhouette accroupie de Joël. Il y a de la joie à l'extèrieur, Pierre m'interroge, je distingue le mot "champagne".
Quand nous ressortons le palais un peu sec, malgré les grosses gouttes qui martèlent le feuillage au dessus de nos têtes, nous découvrons désappointés que le champagne est repartit aussi vite, claquements de becs.
  Joël est à nouveau Grand-Père, place à la nouvelle génération !

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