La Boulogne
Quinze jours auparavant un samedi, nous avions prospecté la falaise dans le voisinage de Montgaudier, et repéré quelques porches intéressants dont un faisant face à la Boulogne, nom de la ferme que l'on aperçoit de l'autre côté de la Tardoire. Au départ nous pensions l'appeler le "trou de l'arbre couché", le périmètre étant truffé de pseudo porches acoquinés à une végétation perturbée, nous avons opté au final pour un repère plus stable.
Nous y retournons sous un soleil radieux, ce qui est exceptionnel ces derniers mois.
Un accès plus rapide serait possible en traversant un pré juste au dessus mais l'allure de Tarasboulba du propriétaire ne nous y a guère invité. Nous devons nous frayer un chemin entre la falaise et la rivière, un kilomètre et demi en amont.
André contemple le mur de végétation d'un oeil inquiet, lui qui se félicitait de cette balade au grand air, se laisse envahir par le doute de sa si jeune expérience . Et pour se motiver, il s'est certainement à peu près exprimé ainsi: " Ce sentier me parait bien ardu, devrons nous arpenter ce coteau très pentu, garder le pied sûr pour ne point choir dans la Tardoire ? " et de poursuivre: " Allons jeune demoiselle, et vous mes compagnons, au prix de nos efforts découvrirons nous peut être un fabuleux trésors ? De vastes galeries couvertes de concrétions, des peintures et des tessons !" ( personnellement, je ne tiens nullement à revendiquer l'oeuvre d'un artiste d'il y a 25 ou 30 milles ans, se serait une sorte d'ironie... Les galeries suffiront...).
J'aime bien quand André avec humour, se ménage une halte verbale, on devine les pleins et les déliés à l'encre violette.
Nous avons disparu dans d'épais buissons de buis, réapparu pour enjamber quelques troncs, nous sommes éparpillés aux croisement de minuscules sentiers et abouti enfin à destination.